— 231 — avait jamais rien qui poussait les parties de la monarchie à l’uniformité. La dynastie n’a pas réussi à centraliser son Etat ni sous l’absolutisme éclairé par ses procédés violents, ni plus tard à l’ère constitutionnelle par des moyens légaux à l’aide de ses majorités factices et intéressées des Allemands. Elle a créé une'Au-triche qui est un semblant d’Etat unitaire, mais en réalité un Etat plein de contradictions et d’éléments tout opposés. La bureaucratie fut toujours un élément important de centralisation ; elle l’est encore aujourd’hui et c’est elle qui donne principalement à l'Autriche ce caractère d’Etat uniforme. Le pouvoir exécutif, l’administration, les hautes magistratures dans les pays sont, il est vrai, centralisés, mais en dépit de tout cela, l’ancienne diversité existe toujours et elle est consacrée par la dernière Constitution ; la législation distincte de pays et un certain pouvoir autonome accusent toujours la présence de l’élément fédéraliste. On peut donc, dire que les rêves des Habsbourgs ne se sont guère réalisés. Bien au contraire, la dynastie est sortie singulièrement affaiblie de cette lutte pour la centralisation. Certes, elle a réussi à centraliser, tant bien que mal, la Cisleithanie au point de vue administratif, partiellement aussi au point de vue législatif. Mais cette centralisation est loin d’être complète. D’autre part, par la conclusion du compromis elle a perdu toute une moitié de la monarchie, où le constitutionnalisme moderne s’implanta complètement contre tous les efforts et contre toutes Iss traditions de la dynastie. En Cisleithanie au contraire, elle a réussi à maintenir dans une large mesure à la fois le principe