— 300 — sur les programmes nationaux, mais surtout sur les programmes économiques. Cela devait avoir une grande influence sur le futur Parlement et sur ses travaux. En effet, après de longues années d’obstruction et d’opposition systématique, le régime parlementaire, constitutionnel est réapparu. Le Parlement a commencé régulièrement ses travaux, il a voté le compromis austro-hongrois et préparé le budget. On se réjouit déjà en Autriche que l’article 14 n’entrera plus en fonction. Les conséquences du suffrage universel étaient surtout profondes pour la Bohême. Une moitié presque des électeurs tchèques se prononça pour les socialistes ; on laissa complètement à part les questions nationales. Jusqu’en 1907, les Jeunes Tchèques, à part quelques radicaux et agra-riens, représentaient toute la nation et luttaient exclusivement pour les revendications nationales. Maintenant ils sont tombés au quatrième rang et sont devancés par les socialistes, agrariens et cléricaux. Ce sont, en dehors des socialistes surtout, les agrariens qui forment le parti le plus puissant. Dans les autres nations, surtout chez les Allemands, la même évolution s’est accomplie. Elle fut encore accentuée dans les élections à la Diète de Bohême, en février 1908. Le suffrage universel a donc donné tout ce qu’on en attendait. La puissance politique de la noblesse fut complètement brisée, elle n’a plus aujourd’hui qu'une influence économique, abstraction faite de son influence dans la bureaucratie. Il suffit maintenant de modifier encore le sys-