— 252 — veau programme des Tchèques, si les centralistes léussissaient à faire approuver le dualisme et voter une Constitution centraliste. Il e'taitbien sûr que les Tchèques n’accepteraient pas le régime centraliste après l’échec de leur programme fédéraliste. Ou ils continueraient dans la voie du fédéralisme, ou, le trouvant impossible, ils reprendraient, à l’exemple des Magyars, le programme du droit historique. C’est en effet ce qu’ils firent. Les vicissitudes du programme national tchèque sont très intéressantes. Unie en 1526 à l’Autriche et à la Hongrie, la Couronne de Saint-Venceslas engage la lutte contre les Habsbourgs pour conserver sou indépendance. La noblesse tchèque défendait mal cette indépendance. Eu 1848, la Bohême se trouve dépouillée de son individualité d’Etat indépendant, elle n’est qu’une province de la monarchie centralisée. Le peuple tchèque réveillé prend lui-même ses destinées dans ses mains et tout d’abord il continue dans la voie de la noblesse. Imprégné des idées des droits nationaux,le peuple tchèque suit au commencement ce courant philosophique et idéaliste pour conquérir sa complète indépendance. Les travaux du Conseil national en 1848 sont l’expression de ce mouvement. Mais l’insurrection de Pentécôte de 1848 à Prague empêcha, comme nous l’avons vu, la Diète tchèque de se réunir et d’élaborer suivant le désir du peuple la Constitution de la Bohême. Le gouvernement redoutait trop ces tentatives des Tchèques de s’émanciper pour ne pas exploiter l’insurrection entre les Tchèques. La convocation de la Diète de Bohême qui avait à élaborer une Constitution pour le pays, indépendamment des autres par-