— 155 — encore la situation toute particulière du Parlement après la victoire de Windischgratz, après la prise de Vienne, l’hostilité toujours croissante à l’égard des représentants du peuple de la cour et du ministère, où la volonté de revenir à l’absolutisme devenait d’un jour à l’autre plus ferme et décisive. Le Parlement menacé dans son existence devait s’imposer la modération soit au point de vue des libertés publiques, soit des exigences nationales des Slaves. Ainsi la Constitution elle-même fut dans son ensemble le résultat des menaces, des craintes, des incertitudes et surtout des compromissions des trois partis en présence ; on la nommait dans la commission un projet centraliste-fédéraliste et l’apparente contradiction de ces deux termes dans leur alliance, pourtant justifiée, est la meilleure caractéristique de l’œuvre de Kremsier (1). Suivant ce projet, l’Autriche forme une monarchie constitutionnelle et parlementaire. La souveraineté du Parlement est reconnue et le monarque lié par la Constitution. Le Parlement se compose de deux Chambres, l’uue, où le peuple est directe ment représenté, la Chambre des députés, l’autre, où la Diète de chaque province délègue six représentants et l’assemblée de chaque cercle un seul. Cette Chambre était l’expression des principes fédéraliste et autonomiste. Pour les lois l’empereur a le droit de sanction et d’un veto seulement suspensif. Les ministres sont responsables devant le Parlement. En ce qui concerne les pays et les provinces de la monarchie, celte Constitution est le résultat d’un compromis entre deux principes : centraliste et (1) Z. Eisenmann, 0. c.