— 37 — était complète. Toute la structure sociale et nationale en Bohême était modifiée, l’élément tchèque éliminé des hautes classes, la noblesse châtiée, les fortunes confisquées, la petite noblesse chassée du pays, la bourgeoisie forcée de quitter la patrie ou de se convertir au catholicisme, la nation tout entière décimée, annihilée, réduite presque à la ruine qui ne devait pas tarder à venir. A la place de l'ancienne noblesse tchèque, la Bohème fut peuplée par des aventuriers de toute sorte, venus de tous les pays de l’Europe, qui soutenaient le roi dans la guerre contre la Bohème ; une nouvelle aristocratie fut créée par le souverain, à laquelle le pays et la population suspecte d’hérésie sont livrés en proie et qui partage les dépouilles avec les rois. Cette aristocratie étrangère se montra naturellement très docile aux desseins des Habsbourgs, car elle recevait en récompense le pays comme butin de guerre; elle fit peser lourdement le joug féodal sur le peuple tchèque, se servant toujours comme prétexte de la religion et employant largement le concours de l’Eglise, du clergé catholique, pour l’asservissement du peuple. D’autre part, le clergé catholique, séculier et régulier, envahit la Bohême, pour profiter largement de l’occasion qui lui était offerte de s’ènrichir. Ainsi les trois événements principaux après la bataille de la Montagne Blanche étaient la victoire complète des Habsbourgs et l’avènement de l’absolutisme royal, l’établissement de la nouvelle aristocratie étrangère et le triomphe définitif de l’Eglise catholique. Ces trois événements ont eu aussi ^eurs conséquences marquées et durables pour l’avenir du