— 240 — des Allemands et toute l’injustice dont les Slaves sont l’objet, comme une chose naturelle et nécessaire. Evidemment les Allemands se sont créés cette théorie d’abord sous l’influence du passé et de leur rôle d’antan en Autriche; mais cette théorie leur était dictée en 1867 particulièrement par les calculs politiques et par la crainte de jouer en Autriche le rôle qu’ils ont préparé aux Slaves dans l’Autriche actuelle. C’est d’abord de la question de la langue qu’il s’agit dans cette lutte. En 1627 fut proclamée l’égalité des deux langues tchèque et allemande en Bohême. Mais la bureaucratie,créée par Marie-Thérèse et Joseph II, avait besoin d’une langue officielle* Cette langue, c’était nécessairement l’allemand en Autriche comme en Bohême. La bureaucratie devient donc un agent puissant de germanisation. Joseph JI, — nous l’avons vu — va plus loin et veut faire de l’allemand l’unique langue de sa monarchie. Et à partir de ce moment, les efforts germanisateurs ne disparaissent plus de l’Autriche. En même temps, les peuples slaves commencent à se réveiller et ce réveil se manifeste particulièrement dans la culture de la langue et de l’histoire nationales. En 1848,1a théorie des droits des nationalités apparait et avec elle, le principe de l’égalité des langues. Ce principe devient même en Autriche un des articles des droits fondamentaux et individuels des citoyens. Le principe de l’égalité disparaît dans les dix années de l’absolutisme, où la germanisation et la centralisation sont l’unique but de la dynastie. Schmerling, par ses combinaisons électorales, fît de l’injustice envers les nationalités le principe même de la Constitution de l’Autriche exalta les