94 — de race différente, Jes fils de la même patrie que les Tchèques. A Vienne, l’absolutisme avait son plus fort appui, en Allemagne, le rêve pangermanique n’e'tait pas encore clairement formulé, les Allemands de Bohème qui aspiraient à la liberté, haïssaient donc Vienne comme le foyer de l’absolutisme et ne songeaient un seul moment à être attachés par un centralisme constitutionnel à la capitale de la monarchie. De l’autre côté on ne pensait pas encore à ce moment sérieusement à réunir toutes les branches de la race allemande dans le sein de la grande Allemagne. En Bohême, au contraire, dans la couronne tchèque où la race allemande dominait dans la bureaucratie, dans l’administration elle pouvait espérer la satisfaction complète de ses revendications. L’harmonie entre les deux peuples est donc très compréhensible. En dehors de cela, la majorité des Allemands de Bohême était si imprégnée d’idées libérales que, voyant l’inégalité du peuple tchèque et allemand, elle était d’accord avec les Tchèques pour revendiquer l’égalité nationale. Dès le début du mouvement révolutionnaire les Tchèques invoquèrent hautement leur droit d’être traités à l’égal des Allemands dans toutes les questions de la vie publique. Car, en fait, la situation pour les Tchèques était très peu satisfaisante. La langue tchèque était bannie des écoles et de la magistrature, elle était bannie de la vie publique, et les classes riches ne parlaient que l’allemand. Enfin l’allemand était à la mode et même les Tchèques abandonnaient souvent leur langue maternelle dans la société pour paraître plus cultivés. Car le tchèque était depuis longtemps considéré comme un patois de paysan et d'ignorants. Dans l’enthousiasme révolutionnaire les Allemands mêmes