Vénétie, pour établir l’uniformité à l’intérieur de ses pays dans l’organisation de la douane et du péage. Tous ces efforts devaient créer nécessairement une communauté d’intérêts économiques entre les différentes parties de sa monarchie, ce qui soutenait beaucoup plus puissamment l’œuvre de la centralisation que tous les procédés violents de ses prédécesseurs. Il y avait en outre d’autres causes qui ont rendu la centralisation nécessaire et presque naturelle. La création de l’armée permanente n'y joue pas le dernier rôle. Cette armée exigeait toujours plus de sacrifices financiers, les dettes grandissaient et des nouvelles contributions étaient exigées. Et comme les finances avaient toujours été sous la compétence exclusive du roi, l’organisation financière était la même dans toute la monarchie ; à mesure donc que l’organisation financière devenait plus vaste à cause de l’augmentation du budget, l’influence centraliste de cette organisation était nécessairement plus grande. Ainsi cet essor économique travaillait infailliblement à l’unité en créant des intérêts économiques communs, ce qui est un agent beaucoup plus puissant de l’unification que tout autre lien plus ou moins artificiel. Cette évolution s’étendit à la Hongrie comme à la Bohême et qui sait si ce procès pacifique et naturel n’aurait pas créé de l’Autriche un Etat plus centraliste, plus uniforme, qu’elle ne l’est devenue par les mesures de Marie-Thérèse. Car Marie-Thérèse et surtout Joseph If ont brusqué les choses et par là ont posé les bases du dualisme postérieur qui a affaibli la monarchie.