— 149 — triche à l’avenir puissante même contre la volonté des Magyars auxquels les Tchèques étaient toujours hostiles, c’étaient ses idées abstraites du droit de nationalité, du droit de nature qui lui paraissait d’avoir plus de force que le droit historique, et enfin la volonté d’en finir d’un seul coup avec cette question épineuse des luttes nationales, dont la fédération de nations semblait être la meilleure solution. On trouve aujourd’hui encore les mêmes considérations et la même volonté ferme dans les divers projets de solution pour la question des luttes nationales eu Bohême et en Autriche. Mais le projet de Palatsky n’était pas satisfaisant à tous les points de vue. « Le projet de Palatsky qu’il nomme fédéraliste, est en réalité autonomiste et décentralisateur. Les nombreuses vues justes qu’il contient sont souvent gâtées par trop de doctrine et d’abstractions. Intéressant surtout parce qu’il montre qu’à ce moment les Tchèques, après l’échec de leur programme historique,prenaient pour principe le droit naturel des nationalités, il n’a eu d’effet pratique que par les quelques dispositions que lui a empruntées le rapporteur de la commission de Constitution Gaétan Mayer (1). » L’opinion de M. Ernest Denis n’est pas plus favorable au projet de Palatsky. « En face des convoitises rivales on devait être tenté d’en revenir au droit naturel, qui était ici ethnographie, et de diviser l’Autriche d’après les nationalités. Cette conception si simple en apparence, dès qu’on l’examina de près se révéla irréalisable ; non seulement elle eut créé des difficultés (1) L. Eisenmann, 0. c.