— 199 — délégation à Vienne, l’empereur pouvait faire procéder aux élections directes. Cette clause était conçue manifestement contre celles des Diètes, qui, comme en Hongrie ou en Bohême, étant mécontentes du rôle insignifiant qui leur serait attribué dans l'organisation de l’empire par la Constitution actuelle, en dépit de toutes les promesses du Diplôme d’octobre, voudraient pratiquer la politique passive et ne pas envoyer de délégation au Parlement. On voit par là que le principe fédéraliste était complètement condamné, car dans tous les essais constitutionnels qui ont fait quelque place aux idées fédéralistes, la délégation des Diètes était le premier principe à observer pour reconnaître l’individualité propre et distincte de chaque pays. De là aux élections directes régulières il n’y avait qu’un pas, qui fut du reste bientôt franchi. D’autres principes encore contenus dans la Patente marquaient visiblement son sens antifédéraliste. Les délégués des Diètes n’étaient pas des mandataires qui avaient à recevoir des ordres de la part des Diètes ou des curies qui les avaient délégués. Tout mandat impératif était interdit et chaque délégué représentait dans le Parlement central non la Diète d’où il était sorti, mais bien l’empire tout entier. En outre, la dissolution du Parlement n’entraînait pas nécessairement la dissolution des Diètes, conséquence logique du principe fédéraliste d’après lequel le Parlement devait se composer des délégués des Diètes. Ainsi le principe fédéraliste recevait dans la Patente en réalité une place très restreinte. Le constitutionnalisme de la Patente n’était pas beaucoup plus sincère. Certes, ce n'était pas un gouvernement parlementaire