— 109 — les Allemands de Bohême : tout cela est aussi l’essence même de toutes les luttes politiques des Tchèques en 1848 et dans les années postérieures. Incorporer la couronne de Saint-Venceslas dans l’unité allemande, cela était pour les Tchèques ainsi que pour les autres Slaves cisleithans le commencement de la fin, l’anéantissement de leurs droits nationaux, l’abdication de tout ce qu'ils avaient gagné par la renaissance. Cela était contraire aux principes dont ce mouvement est sorti, et les Tchèques s’y opposèrent en vertu des mêmes principes qui furent évoqués par les Allemands, et qui devaient servir à la réalisation de l’unité pangermanique. Toutes les promesses des Allemands libéraux et de la commission des Cinquante de Francfort ne pouvaient rien changer à l’opinion des Tchèques méfiants. D’un autre côté, les Magyars combattant, eux aussi, pour l’indépendance, soutenaient naturellement les ^Allemands dans leurs efforts, car introduire la Cisleithanie dans l’Unité allemande, c’était briser complètement les liens qui rattachaient la Hongrie et l’Autriche, et la libération totale des Magyars en serait sortie inévitablement. Celte situation était redoutable pour les Tchèques et les autres Slaves à la fois en Autriche et en Hongrie. Si ces plans se réalisaient, les Tchèques et les Slaves du Sud seraient sacrifiés à l’Allemagne, sur le libéralisme de laquelle ils ne pouvaient compter,et avec raison ; d'un autre côté, les Serbes, les Croates, les Roumains et deux millions de Slovaques — ce qui était le plus important pour les Tchèques — seraient sacrifiés à la domination des Magyars qui n’avaient jamais montré la moindre tolérance à l’égard des autres nationalités en Hongrie. Dans