— 162 — elle voulait ignorer les traditions d’inde'pendance ¡si enracinée chez les Magyars, elle voulait mettre en harmonie l’unité de la monarchie et les intérêts des provinces en germanisant, c’est-à-dire en opprimant les nationalités non allemandes. Une telle harmonie ne pouvait naturellement pas durer très longtemps. Aussi l’application d’une telle Constitution parut bientôt impossible ; elle ne servit donc qu’à préparer le chemin à l’absolutisme. Celui-ci ne tarda pas à apparaître. Sous la pression des événements en Europe, où la réaction triomphait de nouveau, la Constitution du 4 mars fut abrogée par deux patentes du 31 décembre 1851 comme ne correspondant pas à la situation de la monarchie et inapplicable dans son ensemble. Ainsi un nouveau régime commence : Le monarque est maître absolu dans toute la monarchie. Les pays deviennent de simples provinces, des départements de l’empire, de simples unités administratives. Les Constitutions des pays cessent d’exister, il n’y a plus ni de pouvoir exécutif, ni de pouvoir législatif, ni d’organes propres aux pays. Il ne leur reste que leurs anciens titres et les frontières historiques, en dehors des droits historiques et des souvenirs de l’ancienne indépendance. L’Autriche redevient un Etat centralisé, absolutiste et allemand. Le régime de terreur est établi en Bohême et en Hongrie et l’Etat tout entier est livré à la bureaucratie germanisatrice et absolutiste. Ce régime qui dure dix ans achève ce que la Constitution du 4 mars avait commencé. Une centralisation plus aomplè e, une unité plus consolidée en sont les traits essentiels. Les rêves séculaires des Habsbourgs deviennent une réalité.