— 165 — premières Constitutions de 1861 sont la transition du centralisme absolutiste et bureaucratique au centralisme constitutionnel. Une Constitution véritable et sincère— même plus ou moins centraliste — acceptée par l’assentiment mutuel des peuples pouvait seule rendre l’Autriche puissante et prospère. En 1848, on a essayé de douner satisfaction aux peuples. La Cisleithanie jusque-là n’était que la création arbitraire de l’absolutisme. Elle a désormais ,une existence de droit, depuis le jour où des représentants de toutes ses provinces et de tous ses peuples se sont réunis, pour lui donner une Constitution. Ainsi la continuation dans cette voie légale, l’application sincère du constitutionnalisme, l’adoption — je ne dis pas des projets constitutionnels de Palatsky sur la fédération des nations — mais de la Constitution fédéraliste — centraliste, votée par la commission du Parlement de Kremsier, — tous ces changements profonds auraient contribué au bien de la monarchie même, mais principalement des peuples opprimés. Mais on a dit très justement qu’en Autriche on n’a jamais compris la puissance des idées, on n’a jamais su intervenir à temps, on n’a jamais su adopter des principes nouveaux pour les adapter aux besoins de la situation, on n’a jamais saisi le moment où il faut renoncer à des idées préconçues, irréalisables dans les conditions nouvelles, et se servir des acquisitions des temps modernes pour arriver au but désiré. La dynastie et la bureaucratie jugèrent nécessaire de détruire l’œuvre de la Révolution. Elles le firent mais par 4à même elles ont fait aussi de la question d’Autriche ce problème inextricable qu’elle est aujourd’hui. Elles détruisirent le plus heureux des résultats de la Ré-