— 271 — ment l’allemand comme langue du service intérieur. Mais enfin c’était un progrès qui fut bientôt suivi par la fondation d’une université tchèque à Prague, et par une réforme électorale qui, bien que peu hardie, atténua néanmoins les abus les plus graves du régime électoral antérieur. En dépit de toutes ces concessions, les Tchèques n’étaient pas contents. Ils avaient obtenu beaucoup, mais l’injustice pesait encore toujours sur eux et ils restaient toujours très loin du but final : l’indépendance de la Bohême n’était toujours qu’un rêve. En outre, les discordes entre les Vieux et Jeunes Tchèques s’envenimaient. A mesure que son influence dans la monarchie augmentait, la nation devenait plus combative, plus radicale. Les deux partis étaient déjà en lutte à propos de la résistance passive. Plus tard, ils se réconcilièrent mais les radicaux étaient très peu satisfaits de la politique et des succès incomplets des Vieux Tchèques à Vienne. Les causes de ce mécontentement sont multiples. La politique des Vieux Tchèques qui, tout d’abord, avait été une politique du toutou rien, devient une politique de compromissions. Pendant un quart de siècle, les Vieux Tchèques avaient l’alliance avec la noblesse et le clergé, et ces deux partis les forçaient d’accepter les mesures cléricales et rétrogrades qui déplaisaient fort à la nation tchèque, au fond très démocratique. C’est surtout à cause de cette alliance qu’ils perdirent peu à peu toute influence dans le pays. Taaffe était du reste très peu disposé à faire aux Tchèques de sérieuses concessions qui amèneraient une rupture ouverte entre lui et les libéraux allemands. En outre, la Couronne ne voulait famais aller au delà de certaines limites dans les concessions