— 96 — nationales tchèques devinrent plus pressantes, les Allemands conçurent de la méfiance à l’égard des Tchèques ; les agitateurs, les bureaucrates, les agents des nobles à la campagne semèrent les discordes avec succès. A Prague, on manifesta une certaine méfiance à l’égard du Conseil national qui était issu de la réunion dans les bains de Saint-Venceslas et qui montrait beaucoup de courage patriotique dans la défense des intérêts des Tchèques. Mais c’était faire preuve d’une incompréhension complète de la vraie situation politique, que de croire à une harmonie durable entre les Tchèques et les Allemands en 1848. Pour les Allemands de Bohême, même pour ceux qui ont tout d’abord manifesté un certain patriotisme local, il ne pouvait s’agir que d’abattre l’absolutisme et d’avoir une Constitution moderne. Sans penser beaucoup aux conséquences ils avaient accepté le programme national tchèque, y compris l’indépendance d’Etut tchèque, car ce programme réclamait tout d’abord comme eux-mêmes une Constitution, et les revendications nationales n’y avaient pris une place trop considérable, en sorte qu’ils ne leur attribuaient pas trop d’importance. On peut le dire notamment de la première pétition élaborée à la suite de la réunion dans les bains de Saint-Venceslas. Dans cette pétition envoyée à Vienne le 19 mars 1848, les Tchèques et les Allemands réclamaient la Constitution et aussi l’indépendance de la couronne tchèque. La réponse du Gouvernement à cette pétition révolta les Tchèques, elle a laissé froids les Allemands de Bohème, car la réponse négative du Gouvernement portait exclusivement sur les revendications nationales tchèques, sur la