— 75 — ne rendait nullement aux Etats leurs anciens privilèges et leur ancienne participation dans les affaires politiques et judiciaires du pays. Il est vrai, que l’élection et les pouvoirs du Conseil du pays étaient restaurés, la Diète recouvrait de nouveau son droit d’être convoquée par le gouverneur de Prague et de siéger suivant le besoin du pays et la volonté des Etats. Mais dans cette restauration on ne pouvait pas remonter au delà de la constitution de 1764. Toutes les revendications formulées par les Etats ne furent donc pas réalisées. C’est en vain que les Etats adressèrent au roi trois manifestes dans lesquels ils revendiquaient le renouvellement de l’ancien état de choses. Ils protestaient notamment contre le nouveau système fiscal de Joseph II et ne voulaient rien savoir de l’abolition du servage. Le second manifeste était le plus important, caries Etats y demandaient le rétablissement de l’ancienne constitution de la Bohême et des droits dont les Etats jouissaient avant le désastre de la Montagne Blanche. Dans le troisième manifeste ils formulaient leurs vœux en ce qui concerne les réformes sociales de Joseph II. Mais en dépit de leurs protestations, leurs revendications constitutionnelles, comme nous l’avons vu, reçurent très peu satisfaction, et quelques réformes sociales faites par Joseph II aux dépens des Etats furent aussi maintenues. La déception des Etats fut alors très grande, d’autant plus que leurs espérances d’un renouvellement delà constitution de la Bohême et de leurs privilèges sociaux avaient été démesurés. Mais la cour n’était jamais trop favorable à l'agrandissement