— 129 — chef du pouvoir exécutif, avec un ministère d’état de quatre membres, pour la guerre, les affaires étrangères, les finances, et le commerce et les travaux publics. A la tète du gouvernement du pays il y avait un vice-roi ou lieutenant, avec un conseil responsable de cinq membres pour la justice, l’administration politique, le culte et l’instruction publique, les finances intérieures du pays et enfin pour les affaires économiques. Ce projet constitutionnel donnait la satisfaction presque à toutes les revendications, exprimées par les autonomistes de la Bohême dans cette période révolutionnaire. C’était le premier projet sérieux et quelque peu précis dans cette époque où les Tchèques commençaient à se créer une nouvelle vie politique et nationale. C’est le 7 juin 1848 que le Conseil national vota ce projet de Constitution, pour le présenter ensuite à la Diète. Cinq jours après, le 12 juin, l’insurrection éclata à Prague pour causes diverses. L’assentiment de l’empereur à toutes les mesures préparatoires prises par le gouverneur de Prague, le comte LéoThun, en vue de donner une Constitution au pays et voter le projet préparé, fut retiré. L’insurrection fut violemment réprimée, l’armée impériale devint maîtresse de la situation, le Conseil national fut dissous, la convocation de la Diète ajournée. Le rêve de tousles Tchèques de devenir enfin partiellement indépendants, de jouir d’une certaine autonomie, de restaurer après un siècle de servitude l’Etat tchèque plus ou moins antonome, était anéanti. 11 est évident que la cause extérieure de l’insuccès des Tchèques, de l'anéantissement de cette nouvelle autonomie Benès 9