- 54 - pas pu oublier k révolte ouverte, quoique ceux-ci eussent été en réalité plus patriotes et plus prêts à la défense des Habsbourg que les autres. En outre, Marie-Thérèse avait bien reconnu que les mesures rigoureuses en Hongrie pouvaient soulever une résistance violente, dont la Bohême était incapable (1); de plus, la situation toute particulière dans laquelle se trouvait la Hongrie à tous les points de vue, surtout à cause du péril turc toujours menaçant, forçait les souverains à se montrer moins exigeants envers les Magyars. Cette situation fut encore aggravée lorsqu’entin la Hongrie se fut soumise presque toute entière au sceptre des Habsbourgs. Par cette soumission, la couronne de Saint-Venceslas a perdu de son importance, surtout plus tard lorsqu’elle fut encore dépouillée de la Silésie. Comme Joseph II, Léopold 1er, lui aussi, a essayé, plus tard, ainsi que ses successeurs, d’étendre ses mesures-absolutistes à la Hongrie, mais une forte résistance le força à y renoncer. Comme la Hongrie fat pendant la domination des Turcs sous un régime de laveur de la part de Vienne, on n’y procéda pas non plus d’une façon trop rigoureuse lorsqu’il s’agissait des mesures absolutistes et centralistes. La Hongrie forma ainsi dans la monarchie, par son évolution historique, un groupe tout spécial. Donc le dualisme, qui n’a revêtu sa forme officielle qu’en 1867, se prépare ainsi que la centralisation et la germanisation en Cisleithanie par une évolution très lente et toute naturelle, en provenant directement de conditions historiques (1) Eisenmann, Le Compromis austro-hongrois.