— 113 — ment de peuples. Les efforts du Parlement sont dirigés contre l’indépendance de l’Autriche et menacent par là les nationalités slaves dans leur existence. Palatsky donne ensuite tous les arguments mentionnés plus haut, qui forcent les Tchèques à s’abstenir de la formation de l’Allemagne nouvelle. C'est dans cette lettre, où tout le programme politique des Tchèques et des Slaves autrichiens de 1848 est exprimé avec une clarté absolue, que Palatsky a»ait prononcé sa phrase célèbre et souvent citée: « En vérité, si l’Etat autrichien n’existait pas depuis longtemps déjà, nous devrions, dans l’intérêt de l’Europe, même de l'humanité entière, travailler à ce qu’il se formât. » Eu résumé, suivant lui, ce serait pour les Tchèques et pour l’Autriche se suicider que d’entrer dans l’Unité allemande. Ces considérations devinrent la devise des Tchèques dans leur campagne contre les efforts des Allemands. Pour les Allemands de Bohême, c’était une déclaration de guerre. Et lorsque le gouvernement lui-même manifesta son hostilité à l’égard des Tchèques en octroyant, le 25 avril 1848, contrairement à sa pro. messe dans l’Ordre du Cabinet du 8 avril, une constitution centraliste, qui favorisait à la fois les Allemands et sa propre politique extérieure, la lutte ne pouvait plus être arrêtée. Cette lutte à propos de Francfort fut acharnée de la part des Allemands et aussi des Tchèques, mais on ne peut l’expliquer que par une méprise. Les Allemands, imprégnés de l’idée d’un Etat uniforme et national, partaient de cette prémisse que l’Autriche comme Etat hétérogène était incapable de maintenir à l’avenir son existence et devait se disloquer par la force des choses. C’est pourquoi ils n’ont jamais compris ni les efforts des Tchèques et des Benès 8