— 45 — par l’échec de la famille autrichienne dans ses tentatives pour s’assurer la succession en Espagne. La politique de Louis XIV triompha, son prestige en Europe allait toujours croissant et les Habsbourgs perdirent peu à peu l'influence politique à mesure que celle de Louis XIV grandissait. En outre, le péril turc subsistait toujours et, à certains moments, il était plus menaçant que jamais. Les Habsbourgs ayant perdu leur appui en Espagne, voyant un nouvel Etat prussien seformer dans leurvoisinage, considérant surtout le manque d’unité dans leur monarchie, durent renoncer à leur ancienne politique européenne. Charles VI, le dernier héritier masculin de la famille, redoutant le sort de la succession espagnole pour l’Autriche, fit tout son possible pour arracher à ses peuples et aux Etats étrangers la Pragmatique Sanction, qui devait servir désormais de trait d’union aux pays héréditaires et créer une homogénéité quelconque, ne fût-ce qu’artificielle, entre les diverses parties de la monarchie. Toute sa politique étrangère ne visait que la reconnaissance par les Etals étrangers de cet acte purement dynastique, qui n’était en fin de compte que la question du droit public intérieur et n'avait rien à faire avec les Etats étrangers. Les éve'uements postérieurs l’ont montré suffisamment et ont rendu vains tous les sacrifices de Charles VI. Ainsi les Habsbourgs ont été forcés d’abandonner leur politique européenne pour une politique exclusivement autrichienne. Pour Marie-Thérèse il ne s’agissait plus d’exercer une influence dans la politique européenne, mais seulement de dé-