— 99 — Autriche sont invoquées aussi par les patriotes allemands ; et la même chose d’ailleurs s’accomplit en Grèce, eu Belgique, en Italie. Ainsi ce mouvement en Allemagne était strictement l’expression de la situation générale en Europe. Seulement ce rêve de la Grande-AUemagne était un peu exagéré, parce qu’il devait se réaliser justement contre les principes dont il était sorti. En effet, les Pangermanistesde Francfort voulaient contenir dans la Grande-Allemagne nouvelle tous les pays qui avaient été classées par le Congrès de Vienne en 1815 dans la Confédération germanique, des pays qui étaient par leur histoire et parleurs traditions trop étrangers à l’Allemagne et dont la majeure partie de la population était slave ou italienne. C’est notamment de la Bohême,, la Moravie, la Silésie, la Carniole et le Littoral qu’il s’agit ici, si on laisse de côté la Vénétie et la Lombardie italienne qui se préparaient, elles aussi, à l’unité italienne. La population non-allemande de ces pays ne pouvait être nullement enthousiasmée de ce rêve et ne voulait à aucun prix être confondue avecle8 pays allemands dans la nouvelle Germanie. Mais, dans tous les cas, ces efforts des Allemands libéraux n’avaient rien d’agressif en soi, ce n’était pas une politique expansive et pan-germaniste dans le sens postérieur de ce mot, c’était un mouvement purement idéaliste, une conséquence nécessaire des principes du droit de nationalité. Il convient de dire ici quelques mots de ce principe des nationalités, qui a joué un rôle, si important dans tous ces événements historiques. Qu’est-ce que ce principe des nationalités ? Nous avons vu comment la Révolution a revêtu en Autriche le caractère national et comment ce principe des nationalités fut