— 161 — dans la Constitution de Kremsier étaient abrogées ou modifiées dans un sens réactionnaire. ■ Comme à l’empire, devait être octroyée aussi à chacune des diverses provinces, le plus tôt possible une Constitution. Par ces Constitutions de pays, la centralisation devait être consolidée. La Bohême, comme la Hongrie et les autres province-, devenait un pays de la Couronne, inséparable de la monarchie. Ces indications générales étant données, il serait superflu d’examiner la situation de plus près. Comme jadis sous Marie-Thérèse, la Bohême a perdu par cet acte arbitraire de nouveau son indépendance d’Klat, la Hongrie, elle aussi, cesse d’exister comme état indépendant. La Transylvanie, la Croatie, la Voïvodie, qui faisaient auparavant un tout avec la Hongrie, deviennent pays de la Couronne indépendants de la Hongrie et rattachés directement à l’empire. L’Autriche est enfln devenue un Etat unitaire et centraliste. Il semble que les rêves qui berçaient les Habsbourgs depuis longtemps se soient enfin réalisés et cela au lendemain même des crises douloureuses qui menaçaient la domination des Habsbourgs jusque dans son existence. L’Autriche uniforme sort victorieuse des luttes intérieures et extérieures, se prépare à entrer dans la Confédération de l’Allemagne, pour y occuper la première place. C’est alors son unique but politique et dès lors toute la politique se concentre autour de ce plan jusqu’en 1871. Mais cette Constitution par sa rigueur centraliste portait en soi déjà les germçs de sa mort, comme jadis les institutions de Joseph II. Elle voulait passer par-dessus une Constitution si forte que l’était dans son essence la Constitution de la Hongrie, Benès 11