- 59 — détruisait que les droits politiques des classes supérieures, en laissant intacts leurs intérêts de classe, son œuvre s’accomplissait tranquillement, souvent même avec le concours de ces classes, particulièrement de l’Eglise et de la haute noblesse. Celie-ci notamment a trouvé un dédommagement considérable dans la magistrature en devenant de noblesse féodale une noblesse bureaucratique. Mais maintenant l’Eglise était très irritée des innovations et des réformes laïques de Joseph II et les grands seigneurs, propriétaires de vastes domaines, de ses réformes sociales. Par ses réformes politiques et surtout sociales, Joseph II tourna l’aristocratie et l’Eglise, lésées dans leurs privilèges sociaux et dans leurs intérêts contre le centralisme qu’elles avaient soutenu jusque-là. Une bureaucratie toute puissante, tyrannique, niveleuse, jalouse de toute supériorité et de toute indépendance, devait désormais plier sous son joug également tous les sujets, et la langue d’Etat allemand être le véhicule de ces idées comme l’instrument de son pouvoir. Pour se défendre de son étreinte, pour arrêter son intrusion dans toute la société, la noblesse et l’Eglise entreprirent de relever, de restaurer les idiomes nationaux qui tombaient en désuétude, le tchèque réduit à être un patois des paysans, le magyar dépossédé par le latin et l’allemand de sa place dans la vie publique. A l’Autriche conservatrice ces deux puissances conservatrices avaient prêté un efficace concours : mais l’Autriche révolutionnaire de Joseph II n’y pouvait plus compter. Contre les innovations de l’empereur, elles cherchèrent un appui dans les anciens souvenirs d’indépendance nationale ; contre lager-