— 108 — Tchèques et des Slaves à propos de Francfort, toute leur résis-tence contre l'émancipation complète des Magyars, toutes leurs querelles avec les Allemands à l’intérieur de la Monarchie. On peut enfin comprendre leurs efforts de fonder une Autriche sur la base fédérale, puisque une telle conception du principe des nationalités ne pouvait avoir pour la conséquence logique que l’organisation fédérale de la monarchie. De cela vient aussi, que la doctrine de Mancini n’a jamais trouvé aucun écho en Autriche chez les nations slaves, même dans leurs luttes postérieures, de 1851 jusqu’à l’époque actuelle. Pour les Slaves autrichiens la doctrine des nationalités telle qu’elle est formulée dans le droit international n’a aucune importance. Pour eux la Révolution a dégagé ce principe dans un autre sens, lui a donnéün autre caractère ; ce principe ¿revêtu ce caractère déjà au commencement, il l’avait pendant un demi-siècle des luttes politiques et il l’a encore à l’époque actuelle. C’est au nom du droit de nature, au nom des droits individuels, au sens propre de ce mot, que luttent aujourd’hui les Tchèques et les Slaves en Autriche pour l’égalité nationale, pour l’égalité des droits à l’intérieur de la monarchie. L’indépendance internationale n’y joue aucun rôle. Tout cela était absolument incompréhensible pour les Autrichiens, qui suivaient avec sympathie le Parlement de Francfort. Les Allemands voyaient dans ce principe une vérité absolue, les Tchèques, au contraire, y apercevaient, après un moment d’indécision, le plus grand danger pour leur existence nationale. De là est sorti le premier conflit sérieux entre les Tchèques et