— 175 — De là toute leur politique. Il est curieux que ce sont les Tchèques et les autres Slaves, les plus opprimés par le gouvernement, qui furent à cette heure comme en 1848 les seuls loyaux défenseurs de l’unité de la monarchie les seuls dévoués à l’Autriche, les seuls pairiotes autrichiens. Maintenant par le compromis austro-hongrois ils étaient de nouveau déçus, leur but politique anéanti, leur programme national renversé. Il fallait donner à leurs efforts politiques une orientation toute nouvelle. Ils doivent se limiter à l’Autriche seule. Les Slaves de la Hongrie, même les Slavaques, sont désormais pour les Tchèques presque des étrangers. Le problème autrichien est devenu plus simple. Il se réduit presque exclusivement à la question tchèque. Mais les autres nationalités autrichiennes non allemandes, plus développées maintenant et mieux préparées à la lutte, apparaissent, elles aussi, sur la scène politique et le problème autrichien reste aussi délicat qu’il l’étaitavant le compromis austro-hongrois. Avec la conclusion du Compromis austro-hongrois, la Constitution de février, suspendue du reste depuis deux ans à cause des difficultés avec les Magyars et à cause de l’échec complet qu’elle avait subi, devient caduque. Le Parlement convoqué en 1867 par Reust, qui devait adopter le Compromis austro-hongrois et admettre ainsi son application en Autriche, reçut la tâche de donner à la Cisleithanie une nouvelle constitution. Cette tâche ne pouvait être remplie que par un Parlement où les centralistes auraient la majorité contre les Slaves, puique les fédéralistes slaves étaient les adversaires à la fois du Compromis et d’une Constitution centraliste. Le Parlement de Reust, composé des délégués, élus sous une haute pression du gouvernement