ment enraciné, que les Tchèques jugèrent nécessaire d’aller à Vienne au Parlement central. Ils ont par là donné le droit aux représentants des autres pays de discuter sur les rapports de leur patrie et de la monarchie et même sur les affaires intérieures de la Bohême. Les Magyars n’ont jamais fait ce qu’ils auraient considéré comme une abdication de leurs droits. Mais — nous l’avons constaté — la différence entre ces deux pays était très grande et peut-être que les Tchèques n’avaient pas d’autres moyens d’agir. Avant de nous engager dans la discussion de cette Constituante autrichienne, où le problème autrichien moderne se posa pour la premiere fois dans son entité et où aussi sa solution, la seule possible, logique et inévitable dans un avenir prochain, fut admirablement présentée et défendue par les Tchèques, il faut dire au moins quelques mots du premier projet constitutionnel de Pillersdorf, de la Constitution du 25 avril 1848, dont nous avons parlé plus haut, et exposer quelle place fut réservée au centralisme autrichien et aux principes de l’indépendance de la Bohême, reconnus dans l’Ordre du cabinet du 8 avril 1848. En Hongrie comme en Bohême, le gouvernement montra aussi assez de volonté de faire de concession lorsque la Révolution menaça d’éclater sérieusement et de mettre en danger même l’existence de la monarchie tout entière. On alla si loin que toutes les anciennes tendances centralistes à l’égard de la Hongrie disparurent subitement et on traita tout d’abord la Hongrie comme un Etat pleinement indépendant. Ainsi les premières promesses constitutionnelles et l’acte du 15 mars ne s’étendaient nullement à la Hongrie. La Hongrie devait con-