— 197 — ment les Allemands. La conception même de la représentation des intérêts a pour fin dernière d’éliminer la nationalité comme facteur politique, en abolissant entre les diverses classes la solidarité nationale, en superposant aux contrastes nationaux des contrastes économiques et sociaux destinés à les faire petit à petit disparaître entièrement. Les intérêts matériels communs rapprocheront entre les diverses nationalités les mêmes classes; les intérêts matériels opposés sépareront dans une même nationalité les diverses classes. Cette politique a été inaugurée de nouveau dans les cinq dernières années. Mais jusqu’à l’établissement du suffrage universel elle parait avoir eu peu de succès. Ce n'est que depuis le fonctionnement de ce suffrage — dans le Parlement actuel — qu’elle a quelque chance de réussite. La division du peuple tchèque dans les dernières élections le démontrent suffisamment. Par son système, Schmerling voulait empêcher l’oppression des minorités. Il y avait merveilleusement réussi, puisque c’était la majorité qui était supprimée. Ce système électoral qui, malgré les modifications postérieures, dominait la vie politique autrichienue jusqu’à l’an dernier a eu sur le développement de la monarchie la plus désastreuse influence ; il a répandu des habitudes de mensonge, envenimé les rapports sociaux et arrêté net tout développement libéral (1). Dans les Diètes on le sent, encore aujourd’hui, peser lourdement. Les Diètes élues par un tel système nommaient leurs délégués au Parlement ceutral. Et là encore, le système des curies est (1) E. Denis, 0. c.