corps éléctoral englobait les contribuables moyens, qui payaient le 2ème tiers, et le 3eme corps éléctoral était composé de tous les autres petits contribuables, qui tous ensemble, payaient le dernier tiers de l’impôt direct total. En conséquence, le droit de vote effectif était accordé aux contribuables, qu’ ils soient des personnes physiques ou juridiques, et 1’ exercice de ce droit était subordonné à l'identification de l’élécteur avec le contribuable, identification bàsée sur la fiche d’impôt du registre des contributions. Faisaient exception à cette règle certains élécteurs qualifiés, qui avaient le droit de voter dans le premier corps éléctoral, sans qu’il soit tenu compte du chiffre de leurs impôts; c’étaient les fonctionnaires, les instituteurs et d’une façon générale ceux qui avaient fait des études universitaires. Ce système, en vigueur à Zadar, garantissait à la minorité italienne 1’ administration de la commune pour un temps très long car, outre un certain nombre de gros contribuables, (propriétaires d’immeubles) votaient dans le premier groupe les fonctionnaires du gouvernement (italiens pour la plupart) que 1’ Autriche avait sans exception transférés à Zadar, afin d’assurer à cette ville une administration italienne continue. Voilà comment l’Autriche assurait aux Italianisants une majorité certaine dans le premier corps éléctoral (c. à d. le Va du conseil municipal). Dans le deuxième corps éléctoral votaient les contribuables moyens, les propriétaires de petits immeubles, les petits industriels, les commerçants, qui étaient également pour la plupart des Italianisants, soutenus et favorisés par les fonctionnaires italiens qui détenaient sans exception les pouvoirs. Enfin le troisième corps éléctoral se composait des petits contribuables, presque tous habitants des villages et hostiles à la municipalité, mais qui formaient les % de la population totale de Zadar. Dans ce groupe éléctoral, les Slaves furent également contraints de renoncer à la lutte, car les registres étaient tenus à dessein, d’une façon si déféctueuse que presque aucun contribuable du troisième corps éléctoral n’ y était inscrit régulièrement. Et la moindre contestation au sujet du nom de l’élécteur ou de la composition du groupe censitaire suffisait à faire refuser le droit de vote à cet élécteur. Ce désordre, favorable à la majorité italianisante de la mairie, était entretenu par les soins de la direction des finances et des employés du bureau des contributions de Zadar dont le chef fut pendant de longues années le propre frère du maire de Zadar, le Deur Ziliotto. En dépit de ces injustices la majorité croate, par la force du nombre essaya en 1897 de remporter la victoire éléctorale, au moins dans le troisième corps, afin de pouvoir contrôler la politique de la majorité. Mais au cours de ces éléctions, tant d’illégalités furent commises, au préjudice des Croates, que le commissaire lui même, le conseiller de préfecture Seifert (animé de sentiments italiens) qui dirigeait les éiéctions en se conformant aux instructions du gouvernement ne put demeurer impassible devant ce scandale et comme Pilate quitta la salle des éléctions pendant plusieurs heures pour s’ en laver les mains. C’ est au cours de ces éléctions que le gouvernement autrichien a affiché, avec le plus d’éclat sa politique envers les Italianisants. 35