Le lycée de Dubrovnik fur croatisé en 18(58, celui de Split en 1880. Un lycée croate fut fondé à Zadar en 1897. En 1861, il y avait en Dalmatie 157 écoles primaires dont 23 croates, 9 italiennes et 125 écoles bilingues. Ces écoles avaient été pour la plupart fondées par les Français, puis après eux, entretenues par 1' Autriche. Le gouvernement de Venise n’ ouvrit pas d’écoles en Dalmatie, suivant en cela le conseil de Sarpia: »Se volete i Dalmati fedeli, teneteli ignoranti!« — Si vous voulez que les Dalmates vous soient fidèles, laissez les dans 1’ ignorance!« si bien que pendant les 387 années que dura la domination vénitienne en Dalmatie une seule école fut fondée. C est celle qui fut ouverte en 1777 par le gouverneur Giacomo Gradenigo à Zadar. Mais, quand la renaissance nationale eut pris plus d’ampleur, et quand les Slaves eurent gagné du terrain, commune par commune, on ouvrit des écoles primaires croates. Auparavant, l’Autriche, pour plaire aux Italiens, soutenait les écoles italiennes et empêchait d'ouvrir des écoles croates. En outre, l'Autriche autorisait les Italiens à ouvrir d’autres écoles, dont l’entretien était assumé pour une part par le gouvernement, et pour une autre part par la société scolaire la »Lega nazionale«. Si bien qu’ à Zadar les Italiens avaient deux jardins d’enfants et une institution »Convitto Tom-maseo« à Brodarica près de Zadar, et à Bokanjac un jardin d’enfants, à Sibenik, Split et Korcula deux écoles primaires dans chaque ville. La Lega ouvrait en Dalmatie des souscriptions pour entretenir ces écoles, émettait des timbres, organisait des fêtes, vendait des allumettes et nous savons aujourd’ hui qu' elle recevait des subsides de la société »Dante Alighieri« et peut — être d’autres associations patriotiques italiennes. Il existait aussi la: »Società degli studenti italiani délia Dalmazia« dont le but était de permettre à la jeunesse de recevoir une instruction et une éducation italiennes. Il y avait aussi des salles de lecture italienne appelées »Ga-binetti di lettura«, à Zadar une grande bibliothèque »Paravia«. Les Italiens avaient aussi de nombreuses sociétés de gymnastique et de sport »Società gimnastica«, Societa dei bersaglieri, Società canottieri, Società filarmoniche, Bande musicali, Società operaie. L’Autriche favorisait tellement les Italiens à Krk que lorsque nos compatriotes lui demandèrent 1’ autorisation d’ouvrir une école primaire en langue croate, elle refusa et la société St. Ciril et Méthode dut entretenir cette école à ses frais. Au point de vue économique, également, 1’ Autriche favorisait les Italianisants et les sujets italiens en Dalmatie. Elle ne fit paraître aucun décret interdisant aux sujets italiens de gagner leur vie en Dalmatie fut-ce au préjudice de la population slave du pays. Dans la conclusion de 1’ accord commercial et maritime du 11-11-1906 elle autorisa les pêcheurs italiens de Chioggia à pêcher le long de nos côtes et à vendre, ou bien à emporter le poisson où bon leur semblerait ; ensuite elle accepta la clause concernant les vins (1890) et ainsi contribua à la baisse du vin dalmate qui appauvrit le viticulteur de notre littoral; en 1905 elle accorda l'autorisation d’acheter et d’exploiter les terrains marneux sur notre côte; en 1911 elle permit aux Italiens d’exploiter les forces hydrauliques de la Dalmatie. D’ où fondation de la société »Sufid« — (Società per 1’ utilizzazione delle forze idrauliche délia Dajuazia). Dans le domaine religieux, 1’ Autriche permit dans toutes les églises de prêcher, confesser et chanter en italien, si tel était le désir des fidèles italiens. Et bien plus, 32