écoles italiennes et de parler l’italien. D’ ailleurs la connaissance et 1’ emploi d’une langue étrangère ne suffisent pas à déterminer la nationalité d'un individu. Ce fait est illustré en Europe par deux exemples typiques et tout à fait analogues: les questions d’Irlande et de Scandinavie. Les Irlandais ont été de tous temps liés aux Anglais par des liens très forts et parlent l’anglais; il en est de même de la Norvège et du Danemark, et pourtant l’Irlandais ne se croit pas un Anglais du fait qu’il parle la langue anglaise: de même le Norvéegien n’est pas un Danois Notre population du littoral ne se considère pas comme italienne, bien qu’elle parle quelquefois italien. Au contraire la situation particulière des peuples dont nous venons de parler a favorisé le développement d’antagonismes plus ou moins marqués selon les dangers que cette situation pouvait présenter pour leur individualisme national ou leur intégrité territoriale. En outre c’est un fait prouvé que dans tous les pays de frontière les habitants parlent la langue de 1’ état voisin. Par exemple dans le Piémont on parle volontiers français, ainsi que sur les côtes allemandes et anglaises; de même sur notre côte beaucoup de gens se servent de l’italien. Pour faire une nation ce n’est pas assez d’une même langue et de la communauté des intérêts, il faut encore qu’il y ait chez les individus la volonté de se joindre à la nation dont ils parlent la langue. Et chez les peuples conscients de leur individualisme national comme c’est le cas chez les Yougoslaves, cette volonté n’éxiste pas. 23