sociétés intellectuelles, économiques, religieuses et politiques, et rester au pouvoir dans un grand nombre de communes; à Zadar seulement ils purent se maintenir jusqu’ en 1914. Les nationalistes s’insurgèrent contre ces théories, ils voulaient l’annexion à la Croatie, l’introduction de la langue serbo-croate, parlée par le gros de la population dalmate, dans les bureaux, les écoles, les administrations, et enfin l’égalité politique. A leur tête étaient: le Dr. M. Klaic, M. Pavlinovic, N. Nodilo, Milic, Vojnovic, Buzolic, N. Pucic, J. Biankini, G. Bulat, Manger soutenus aussi par Racki, Sulek et beaucoup d’autres. Par leurs écrits, leur propagande, leurs discours, leurs propositions, leurs députations, ils s’efforçaient d’acquérir pour le peuple les droits qui devaient lui assurer une vie politique et apporter une amélioration à son état intellectuel et économique. Les articles de polémique les plus importants, concernant cette question furent échangés entre N. Nodilo et N. Tommaseo. Cette polémique commerça dans le numéro 22, année 1862, du journal »11 Nazionale« devenu plus tard »Narodni list«. Les Croates qui jusqu’ alors avaient fait parti des sociétés intellectuelles autonomistes, ne purent supporter le geste par lequel les autonomistes bannirent. »11 Nazionale« de leurs salles de lecture, et quittèrent leurs organisations pour se joindre à nos défenseurs groupés autour du journal »Narodni list«. Dans leur lutte contre l’Italianisme, les Croates et les Serbes remportèrent plusieurs avantages: le droit de prépondérance pour leur langue nationale dans les écoles secondaires et les bureaux; 1’ autorisation de fonder des écoles primaires dans les villes et les villages, d’organiser des salles de lecture dans toutes les localités du littoral, de fonder plusieurs sociétés économiques, sociales et politiques, et enfin, ils obtinrent l’autorisation de faire paraître un grand nombre de journaux. J’ai pu citer les principales organisations et les principaux journaux italiens, tandis que î’énumération des sociétés et des journaux slaves nous mènerait beaucoup trop loin. Chaque localité un peu importante de notre littoral devint le thàâtre d’une lutte, d’individu à individu, de parti à parti, de société à société; lutte si acharnée que partout on retrouvait les mêmes sociétés en double : l’une »autonomiste«, l’autre »puntari« (on appelait alors »puntari« les nationalistes de Dalmatie, autrement dit ceux que mécontentait le régime gouvernemental). Mais les sociétés nationalistes comptaient plus de membres, tous jeunes, pleins de force, résolus à la lutte et au travail. Et même, on comptait plus de sociétés nationalistes que de sociétés autonomistes, et tandis que celles ci ne cessaient de décliner les autres devenaient de plus en plus prospères. Les luttes les plus acharnées eurent pour but 1’ obtention des pouvoirs municipaux. La municipalité de Sinj tomba au pouvoir des nationalistes en 1876, celle de Dubrovnik en 1878, celle de Vis en 1886, de Stari-grad 1887, de Korcula 1875, de Jelsa 1868, de Split 1882, de Trogir 1881. Après ces victoires électorales le gouvernement autrichien, perdant tout appui dans le peuple, fut obligé de compter avec le parti national, qui en qualité de 31 ) Voir L. Maschek-Manuale del Regno della Dalmazia per l’anno 1871. Zara 1871. 39