— 449 — A Pilât, des visites domiciliaires ont été exécutées sous prétexte de rechercher des dépôts clandestins d’armes ; de nombreuses maisons furent saccagées ; celle de Hassan Pata a été incendiée et son propriétaire égorgé sous les yeux de sa vieille mère, de sa femme et de ses enfants. A Kraïtsa, la maison de Mouharren Derviche a été incendiée après avoir été saccagée. A Serghéu, toutes les maisons préalablement saccagées ont été incendiées. A Sopot, le village fut complètement saccagé et pillé ; beaucoup de maisons ont été brûlées ; tout le bétail a été volé et les nommés Ali Kamber avec son domestique, Hamza Dicha et Salich Selim tués à la baïonnette. A Dibra (ville), quelques heures avant l’assaut des Malis-sores, le préfet et le commandant militaire de la place arrêtèrent dix-huit notables, desquels, sans aucune forme de procès, ils passèrent par les armes : Ramis Karanfil, Scheik Husséin, Numan Hassan et Savfet Bey ; les autres n’eurent la vie sauve que grâce aux Malissores qui, entre temps, entrèrent dans la ville, que l’armée serbe dut évacuer en toute hâte. A leur rentrée à Dibra les Serbes mirent à sac toute la ville et emportèrent du butin pour plus d’un million de livres turques. De nombreuses habitations ont été incendiées, notamment celles de Ali Bey, de Rakip Kiatib et de Kour-tiche Aga. Les Serbes massacrèrent en outre avec une cruauté inouïe beaucoup de personnes parmi ceux qui étaient restés tranquillement chez eux et n’avaient pris aucune part dans le mouvement insurrectionnel. A noter parmi les personnes massacrées les suivants : Kourtiche Aga, Behdjet Efïendi, Hadji Suréya Efïendi, Réchit Efïendi Kussari et Saadullah Shtrasimir. Actuellement la ville de Dibra est presque déserte, car les habitants se sont enfuis dans les montagnes. Dans la ville même il reste à peine deux cents ou trois cents individus des deux sexes.