— 173 — La révolution intérieure sur les territoires purement albanais octroyés à la Serbie, éclatée à la suite des mauvais traitements infligés par les nouveaux dominateurs, est réprimée avec une cruauté qui n’a pas son égale dans l’histoire du martyrologe des peuples. Malgré une amnistie générale et complète, deux mois après, sans motif aucun, les Serbes commettent des atrocités qui font pousser des cris d’horreur aux rares témoins impartiaux qui en appellent à la conscience universelle. » .....et les exploits de ces mêmes Serbes, aidés par leurs congénères et alliés, les Monténégrins, envers les populations albanaises des districts de Pristina, de Diakova, de Prizren, d’Ipek et d’ailleurs en 1912-1913. Pour ces malheureuses populations, dont le seul tort était de faire partie d’une nationalité non-serbe, de parler un idiome étranger et de professer une religion — le catholicisme et l’islamisme — différente de celle des envahisseurs, il ne s’est pas agi d’une simple dénationalisation, mais bel et bien d'extermination, depuis longtemps préméditée et par des massacres en masse impitoyablement réalisée. — Tout ce qui est tombé aux mains des Serbes, hommes, femmes, enfants y a passé ; par dizaines de mille se comptent les victimes que les mitrailleuses serbes ont fauchées ; des contrées naguère prospères et pleines de vie furent dévastées par le fer et par le feu; les quelques misérables débris, qui, en se traînant dans les bois et dans les gorges inaccessibles, réussirent à se soustraire à la fureur exterminatrice des Serbo-Monténégrins, ont dû, lorsque, longtemps après, un certain calme s'étant rétabli, il leur fut permis de rejoindre leurs habitations incendiées, ont dû, disons-nous, renier la religion de leurs pères, s’affubler de nouveaux noms à désinence serbe et s’habiller à la manière des conquérants, sous peine de se voir retrancher du nombre des vivants. Ce sont là des faits sur lesquels la presse serbophile, elle-même, n’a pas pu, malgré son désir du contraire, passer l’éponge de l’oubli : obligée de quitter sa tour du silence, à la suite des cris d’indignation et d’horreurs poussés par les