» payez mon amour pour vous ! Quoi ! Telle est votre recon-» naissance pour ma mansuétude que vous complotez mainte-» nant, au fond de vos maisons, de m'ôter la tête ! Mais ma » patience est à bout. L'armée bulgare que vous attendez » chaque jour si avidement ne viendra pas. A votre grand » regret, elle ne viendra jamais, entendez-vous ! Je vous le » garantis de toute l’autorité de ma personne et de mon nom !... » La désirer seulement est une honte. Si vous voulez savoir à » qui appartient Prilep, allez sur les hauteurs de Monastir, » sur la montagne de Babouna, 1 eBakarno Goumno, et deman-» dez-le aux nombreux tombeaux des fils de la Serbie... Pour » la dernière fois, je m’adresse aux gens honorables de Prilep : » souvenez-vous bien que l’organisation secrète « Nodnykra » » à Prilep, est un ennemi plus dangereux pour vous que pour » moi. Et à vous, lâches provocateurs, je crie . « Ne vous » jouez pas de la vie des citoyens paisibles... Vous pouvez » continuer à massacrer les soldats et les officiers serbes, » mais souvenez-vous bien que la mort s’expie par une mort » plus terrible encore ! ». Le commandant serbe de Résen (Resna) n'était pas non plus satisfait de l’état d’esprit de cette ville très républicaine, lieu de naissance du major turc Niazi-bey, qui commença la révolution de 1908. Dès le 9/22 décembre 1912, il avait fait venir les notables de Résen et les avait accusé de n’être pas de loyaux sujets et de fomenter la discorde entre les nationalités rivales. Il ajouta qu'il était en son pouvoir de les tuer et de les pendre tous sans distinction, petits et grands, et même les vieillards à barbe blanche, (il regardait en parlant ainsi le vicaire de l’archevêque), si on ne se corrigeait pas et si on ne lui remettait pas les brochures de propagande bulgare. Il faisait allusion à la déclaration de guerre du roi Ferdinand et à la proclamation de la Croix-Rouge bulgare, que des voyageurs de Bulgarie avaient laissées chez le vicaire. Le 17/30 juin, on arrêta, à Késen *, environ 40 à 50 citadins et 250 à 300 villageois et on les garda pendant un mois. 1 Dotation Carnegie pour la Paix Internationale, p. 166.