— 130 — Parlant à ce même meeting, M. Geo-Fred. Williams, l’émi-nent homme politique et généreux philanthrope, a dit : « Lorsque j’ai quitté l’Albanie, des milliers d’Albanais, hommes, femmes et enfants, mouraient d’inanition, bien qu’absolument innocents (When I came away, thousands of them were starving, though innocent of any wrong). » * * # Un autre moyen d’extermination des irréductibles Macédoniens et des allogènes Albanais a été fourni aux Serbo-Monténégrins par la guerre mondiale. Sous le couvert de nécessité stratégique, ils assignaient aux contingents macédoniens ou albanais, incorporés dans leur armée, les points les plus exposés du front de guerre en ayant toujours soin de les tenir sous la menace des mitrailleuses, prêtes à sévir contre toute velléité de recul ou de désertion. Dans le récit de deux officiers français rapporté par VIdea Nationale de Rome, en date du 26 octobre 1915, on lit ce qui suit : « La lutte qui suivit dans les rues de Belgrade fut acharnée, quoique l’armée régulière serbe n’eût pas attendu l’ennemi dans la ville et eût préféré occuper dès le commencement des positions un peu plus en arrière, mais plus propres à une longue résistance. On avait toutefois laissé à Belgrade, pour ménager aux Austro-Allemands la réception convenable, des contingents d’irréguliers. A noter parmi ceux-ci des groupes d’Albanais habitant les territoires conquis par les Serbes dans les deux guerres balkaniques, et qui sont devenus fidèles sujets de leur nouveau dominateur. Avec les Albanais restaient à Belgrade de nombreux comitadjis serbes, bandes de volontaires irréguliers, dont la plume peut difficilement rendre l’audace et le mépris de la mort, surtout lorsqu’il s’agit de défendre l’indépendance nationale. » Ainsi donc, l’armée régulière nationale s’était prudemment esquivée, laissant pour défendre la capitale serbe les malheureux Albanais — dont les bataillons, pour des raisons faciles à comprendre, quoique régulièrement enrégimentés, ne sont pas considérés comme partie intégrante de l’armée