— 167 — grande partie des négociants de l’intérieur, notamment de l’Albanie ; ceux qui eurent la vie sauve virent leurs comptoirs incendiés ou pillés. Presque tous furent ruinés, laissant dans les portefeuilles des maisons de Salonique pour plusieurs centaines de millions d’efïets à payer... h1 Lorsque vers la fin de mai 1915, les Serbes envahirent l’Albanie du côté de Struga et Dibra, quoique n’ayant rencontré aucune résistance, ils incendièrent les villages Skroska et Pichkach (entre Qafthana et Qukes), Rhaïtza, Kotodèche ainsi qu’une quinzaine d’autres villages dans les districts de Goloberdha et Tcherménika. Plus avant, vers Elbassan, ils mirent à sac le village Miraka et ils anéantirent par le feu Kerhaba, gros et important village, dont ils exterminèrent par le fer les habitants. Répression sanglante. — L'Agence bulgare annonce qu’à la suite de la révolte albanaise et de la répression par les Serbes, de nombreux massacres de Bulgares et d’Albanais se produisent, surtout dans la région de Kalkandel et de Gosti-var, Gora. Les Bulgares émigrent de cette région sur territoire bulgare. Les fuyards annoncent que leur pays n’est plus maintenant qu’un amas de ruines.2 Un appel albanais anx nations civilisées. —- Les notables albanais des diverses régions du pays adressent aux nations civilisées l’appel suivant : « Le peuple albanais qui, depuis des siècles, a toujours versé son sang pour obtenir sa liberté et qui a ouvert la voie des succès-aux peuples balkaniques, n’a pas encore obtenu justice. Dans l’Albanie du Sud, des centaines de nos frères languissent dans les prisons grecques ; même la coiffure nationale est un prétexte à poursuites par les autorités locales. A Goritza et à Delvino, qui ont été promises à l’Albanie, l’anarchie complète règne. Les Serbes poursuivent leur œuvre de désorganisation dans l’Albanie du Nord ; chaque jour, de nouveaux massacres de familles entières se produi- 1 Feuille d’Âvis de Lausanne du 20 juillet 1916. 2 Journal de Genève, N* 273, du 7 octobre 1913.