— 12 — La Commission se rendit sur les lieux en août 1913, et son enquête se prolongea jusqu’au 28 septembre, soit cinq bonnes semaines. Durant tout ce temps, soit in cor-pore, soit par délégation de partie de ses membres, la Commission visite presque toutes les contrées macédoniennes où des atrocités avaient été commises. Les dossiers constitués à cette occasion sont le réquisitoire le * plus terrible qui puisse être dressé contre les Serbes et les Grecs, un réquisitoire qui ne peut que remplir d’horreur tous ceux qui le lisent. Car les faits dont eut à s’occuper la Commission Carnegie égalent en horreur, s’ils ne les dépassent pas, tout ce que l’histoire a pu enregistrer à des époques où la barbarie et la sauvagerie régnaient sur le monde. On s’en rendra d’ailleurs compte par la simple lecture des documents, tous authentiques, que nous présentons dans ce travail. Les Serbes et les Grecs, se reconnaissant d’avance coupables, firent tout leur possible pour entraver la tournée des membres de la Commission dans les districts éprouvés de la Macédoine et de l’Albanie. N’ayant pas réussi à l’arrêter, ils s’efforcèrent, par de basses intrigues et par des calomnies odieuses, d’atténuer devant l’opinion du monde civilisé l’immense valeur morale de l’enquête. Leur impudence dépassa à cette occasion toutes les limites et leur effronterie ne connut plus de bornes. Dans leur rage impuissante, ils osèrent mettre en doute jusqu’à l’honorabilité et la loyauté des membres de la Commission. Aux antipodes des agissements de ses ex-alliés, non seulement la Bulgarie réclama d’elle-même une enquête 1