— 96 — l'influence de « La Main-Noire » ; il la laisse s’immiscer sans responsabilité aucune dans l’administration des nouveaux territoires et, sans aucun choix des moyens, assurer ainsi à son organisation d’une manière impudente et illégale par le pillage et le dépouillement de ce peuple accablé, des possibilités d’enrichissement. Cette puissante organisation est plus forte que la police, n La Main-Noire » possède aujourd’hui encore le droit de prononcer des arrêts, de frapper et de mettre à mort. Et tout cela se passe sous le manteau du patriotisme. » A propos des paroles adressées par Sazonofï à la Serbie et à la Grèce, à savoir : qu’il ne suffit pas d’occuper une contrée, mais qu’il est encore indispensable de gagner l’amour et la confiance de la population, la Pravda de Belgrade fait remarquer dans un article de fond de son numéro 135 de l’année 1914 que « M. Sazonoff a parfaitement raison » et que dans les nouveaux territoires serbes, l’administration actuelle « non seulement ne saurait gagner l’amour et la confiance de qui que ce soit, mais qu’elle provoque bien plutôt le mécontentement, là même où on ne pouvait pas du tout s’y attendre. » Le Piémont de Belgrade dit à ce sujet dans son numéro du 8 avril 1914 : « Les territoires récemment libérés sont un véritable enfer, les fonctionnaires de police de Stojan Protitch, protégés par leur ministre tout puissant, se sont transformés en brigands. 11 n’y a pas le moindre petit coin de Vieille-Serbie qui ne soit dépouillé par ces détrousseurs de grands chemins en uniforme. Le régime des nouveaux territoires ébranlera notre pays jusque dans ses fondements. » Le Srbsky Ust, paraissant en langue serbe à Genève, dans son numéro du 6 mai 1918, publie une lettre ouverte signée de Milan Krlevitch au Ministre de la guerre de Serbie, général Bojidar Terzitch : « Il serait trop long d’énumérer dans cette lettre tous vos