— 34 — trouvait dans la ville et son ordonnance, le soldat Igno, en passant dans la rue, salua Dimtché. Immédiatement, Vout-chits lui fit signe de s’approcher, le pousse dans le corridor de sa maison, le frappe à coups de pieds, le renverse à terre par deux fois, lui fracture le crâne et finit par chercher à l’étrangler ; heureusement, son père arrive avec des soldats et lui sauve la vie. Pendant toute la scène, Voutchits n’avait pas cessé d’accompagner ses coups de jurons contre les « ennemis mortels », les Bulgares. # # # Le 11/24 mai, jour de la fête nationale des Saints Cyrille et Méthode, la population persista à désobéir à la défense de fermer les boutiques. Le lendemain, il y eut une quantité de perquisitions domiciliaires : il s’agissait en effet de découvrir une nouvelle organisation révolutionnaire. L’inscription des volontaires, à la fin du mois de mai, fournit l’occasion d’une dernière démonstration d’indépendance. Ici encore, comme à Tétovo, on inscrivit de force, puis on rassembla tous les inscrits le 26 mai/8 juin, à Uskub. Mais presque tous les « volontaires » déclarèrent au pouvoir militaire qu'ils avaient été emmenés par contrainte. Leurs parents vinrent avec eux et réclamèrent auprès des consuls. On distribua des amendes et des emprisonnements, mais le gouvernement dut renoncer à l’emploi de la force, en sorte qu’il ne resta, à la préfecture d’Uskub, que quinze à seize véritables « volontaires ». Les jours suivants, les volontaires de Tétovo, de Gostivar, de Kitchévo, de Dibra, d’Okhrida, arrivèrent à Uskub, ainsi que les Albanais de Katchanik, soit environ cinq cents hommes en tout. Tous ces nouveaux venus, apprenant ce qui était arrivé, déclarèrent, eux aussi, qu’ils ne voulaient pas servir. On les renvoya tous, excepté quelques Bulgares qui furent accusés d’avoir poussé les volontaires à la résistance et qui furent fusillés. C’est à la suite de ces faits que survint la journée fatale du 17/30 juin. Après midi, les arrestations commencèrent et durèrent jusqu’au soir. Le 18, on emprisonna environ deux cents maîtres d’école, fonctionnaires de la métropolie, prêtres, notables et autres citoyens suspects. On en choisit qua-