— 23 — Fuyant leurs foyers, abandonnant la terre de leurs pères, devenue de par les méfaits des Serbes et des Grecs une terre marâtre, des milliers et des milliers de malheureux se réfugièrent en Bulgarie. Quelques mois seulement après la seconde guerre balkanique, le gouvernement bulgare, malgré l’épuisement du pays, devait pourvoir à l’entretien de plus de 150,000 réfugiés macédoniens. # Une autre bonne part de responsabilité des malheurs qui se sont abattus sur les populations macédoniennes et albanaises revient à ce groupe de la presse européenne qui, soit intérêt, soit inconscience, défendait avec un acharnement digne d’une meilleure cause les convoitises impérialistes serbes et grecques. Cette triste littérature n’a rien respecté et tout prostitué ; droit, justice, vérité. 11 fallait, avant tout et surtout, plaire au Pont-aux-Chantres et à la clique de cour qui l’inspirait. Et maintenant que le régime tsariste n’existe plus et que la Russie ne respire que liberté et vérité, cette même presse n’en continue pas moins son oeuvre dissolvante et néfaste, orientée vers d’autres distributeurs ou sous l’empire d’autres aussi absurdes suggestions. L’influence de ces mauvais publicistes sur l’opinion publique européenne a été telle que l’institution Carnegie a dû organiser son Enquête, en déléguant sur les lieux une commission ad hoc, pour dissiper les épais nuages de calomnies derrière lesquels la presse en question cachait la Bulgarie vraie et ses légitimes revendications. Y a-t-il espoir maintenant qu’une nouvelle commission internationale impartiale se rende de nouveau sur place pour constater « de visu » les faits reprochés aux Bulgares et pour recueillir de la bouche des Macédoniens eux-mêmes l’expression de leurs desiderata et de leurs aspirations? La généreuse Amérique voudra-t-elle prendre une fois encore l’initiative d’une pareille enquête, plus nécessaire encore maintenant qu’il y a cinq ans? Car, pour remonter ab ooo, c’est l’injustice initiale commise par les chancelleries européennes, consacrant les