— 67 — tés et de violences se mettent à la recherche des assassins. Le village entier étant suspecté, il n’y eut pas un seul homme de vingt à soixante ans qui ne fût battu ou emprisonné. Des notables de ce village et des environs se présentèrent, certifiant qu’une demi-heure avant l’assassinat, quelques serbi-sants en armes, bien connus, étaient entrés au cabaret du village, y avaient bu du vin et s’étaient informés auprès du cabaretier s’il connaissait Grastchi bey et s’il l’avait vu passer sur la route de Kratovo. A la réponse de celui-ci que le bey se trouvait à Uskub, ils ajoutèrent qu’ils savaient que le bey avait quitté Uskub et passerait le jour même par là. Ces notables furent immédiatement arrêtés et amenés sous bonne escorte à Uskub où ils furent livrés à la Cour martiale. Vitan Stoïkofï, Veline Vitanofï (père et fils), Mané Kot-zoff, Postol Markofï, Milan Stoïkofï, Stoil Stefanofï, Ivan Atha-nassof, Jachim Lazarofï et d’autres furent en outre arrêtés. 19. (P. 12.) — A Kratovo, les soldats serbes détachant les tuiles des toits, les enlèvent à dos de bêtes de somme pour les revendre ensuite quarante à cinquante centimes pièce aux gens mêmes de la ville. 20. (P. 12.) — Les autorités serbes enlevèrent de la maison du vieillard Traïko, du village d’Opila, trois lits complets et une image de grandes dimensions représentant le roi Ferdinand. Ils frappèrent ensuite le vieillard, l’obligeant à déchirer le portrait du roi. Le malheureux ne put qu’à grand’peine éviter la prison de Kratovo. Actuellement il est encore malade des coups reçus et des tortures endurées. 26. (P. 15.) — Dans tous les territoires occupés par les Serbes en Macédoine, les autorités forcent les prêtres à renier l’Exarchat et à ne reconnaître que l’Eglise serbe. On a déjà défendu à plusieurs prêtres bulgares, sous peine de punitions sévères, de continuer le service divin dans leurs paroisses, par exemple à Dèbres, Kitchévo, Kumanovo, et ailleurs. 27. (P. 15.) — Les écoles bulgares d’Okhrida,Strouga, Kitchévo, Dèbres, Krouchevo, Prilep, Bitolia, Vélès et d’ailleurs furent fermées par les autorités serbes et les instituteurs obligés de se rendre à Belgrade en vue de subir leurs examens en qualité d’instituteurs et de fonctionnaires serbes.