— 27 — Mais ce territoire, habité principalement par des Bulgares, aurait dû être la part des Bulgares1. Le Suisse E. -Kupfer, maître au Collège de Morges, connaissant admirablement hommes, choses et dialectes de Macédoine où il vécut, écrit : C’est que la Macédoine est pour eux (Bulgares) ce que la Transylvanie est pour les Roumains : le berceau spirituel de la nation, le foyer historique primitif de sa renaissance2. Le Graphie, le grand illustré londonien, publie, dans son numéro du 5 janvier 1918, une Carte ethnographique de l’Europe. On peut y voir que l’opinion courante anglaise considère que la Macédoine tout entière est peuplée de Bulgares. 'L'Institut géographique d’Agostini à Novare a publié cette année trois cartes d’Europe. Les Balkans figurent sur deux de ces cartes ; sur la carte de l’Europe Orientale, on peut constater que la Macédoine est un pays bulgare. M. J. Gabrys, dans sa Carte ethnographique de l’Europe, publiée par la Librairie Centrale des Nationalités (Lausanne) indique toute la Macédoine comme terre bulgare. Tous ces témoignages de savants, peu suspects de partialité, viennent confirmer le caractère bulgare de la nationalité des Macédoniens. La Macédoine morcelée, comme le fut la Pologne, va ressusciter aussi comme elle, car désormais, d’après les principes du président Wilson et de ses alliés, ce n’est plus l’intérêt de tel ou tel groupe disposant de la force qui doit prévaloir, mais bien la volonté des populations intéressées, librement exprimée. Cette volonté, les Macédoniens sauront la proclamer de nouveau au jour de la conclusion de la paix qui sera aussi celui de leur union définitive avec leurs frères du royaume libre de Bulgarie. 1 Ramsay Muir, « Nationalisme et Internationalisme », Paris 1918 p. 157. * Ê. Kupfer, « L’Ami de Morges », n° 87 du 30 octobre 1918.