— 177 — Un autre Serbe, le Dr Draghischa Stanoéoitch, dans la préface de la traduction à'Orlando Furioso d’Arioste va encore plus loin : « Sur une des grandes routes universelles qui relie Lon-» dres avec Constantinople, le Serbe a bâti sa maison. Sur » cette route, trois langues principales sont parlées : le fran-» çais, depuis Douvres jusqu’à Strasbourg ; le serbe, depuis » Szabatka jusqu’à l’Isker et Sofia; un dialecte serbe cor-» rompu (le bulgare), depuis Sofia jusqu’à la mer Noire et » près de Constantinople. C'est dans l’une de ces trois lan-» gues principales sur cette artère mondiale, la plus belle » entre toutes, la langue serbe, que j’ai traduit « Roland Fu-» rieux ». » Je n’ai donc pas chanté en une langue qu’on baragouine » dans un coin perdu de notre continent comme par exemple » le suédois, le norvégien, le portugais ; ni en une langue » sans avenir, sans aucune possibilité d’expansion et dont le » Royaume peut être parcouru en trois heures par chemin » de fer, telles que les langues danoise, hollandaise et néo-» grecque : la langue de ce poème traduit domine sur une » vaste étendu, elle vit, elle est parlée et rayonne d’une déli-» cieuse clarté dans le centre du centre de l’Univers, dans » cette partie de l’Europe où, en un avenir prochain, afflue-» ront les échanges mondiaux et les découvertes scientlfi-» ques entre deux cents millions d’Européens et huit cents » millions d’Asiatiques. Deux grands empires se voient me-» nacés par cette langue. Rien ne saurait établir mieux son » avenir que cette crainte... » On voit que les « savants » serbes n’ont pas de scrupule. Ils altèrent la vérité, ils falsifient la science. Le plus grand géographe et géologue serbe, M. Tzviitch, professeur à l’Uni-versité de Belgrade, à force de falsifications et de truquages, en arrive à nier l’existence de l’élément bulgare en Macédoine. Pour arriver à ses fins, il appelle les Macédoniens tantôt Bulgares, tantôt Slaves, tantôt un peuple sans conscience nationale, tout cela pour finir par les affubler du nom de Yougoslaves1. 1 J. Ivanoff, op. cit. 12