— 144 — télégraphiques serbe et grecque et aussi, pour la Suisse, le service télégraphique particulier de la Gazette de Lausanne (R.-A. Reiss?) qui se chargeaient de cette malpropre besogne. Malheureusement pour les Serbo-Grecs et pour leur claque habituelle, l’opinion publique ne s’est pas émue outre mesure de ce nouveau vacarme tendancieux, et les fauteurs en ont été pour leurs frais. Car tous ceux qui lisent et qui raisonnent ont remarqué du premier coup le silence absolu des communiqués officiels anglais, français ou italiens sur les actes répréhensibles imputés aux Bulgares. C’est le démenti le plus cinglant que les états-majors alliés aient pu1 opposer eux-mêmes à l’imposture serbo-grecque et aux contre-vérités débitées par certains publicistes intéressés. Et si l’on nous opposait qu'il n’y a là qu’un démenti passif, pour ainsi dire, nous pourrions l’appuyer d’un autre contre lequel les plus exigeants et les plus délicats ne pourraient réellement avoir rien à dire. Le Times du 4 novembre 1918 publie un rapport que son correspondant particulier dans les Balkans lui adresse d’Us-kub ; nous en extrayons les lignes ci-après qui se réfèrent tout particulièrement à notre sujet : « Les Bulgares n’ont pas été si bêtes d’opprimer ce peuple » (les Macédoniens) comme ils l’ont fait dans les anciens ter-» ritoires serbes2. Ils ont fait tout leur possible pendant ces » trois dernières années pour gagner son loyalisme ; mais la » population était exposée, sous le régime bulgare, aux pri-» vations qu’elle n’avait jamais connues auparavant et elle le » reproche à la Bulgarie3 ». 1 Tout le monde sait que pour des raisons faciles à comprendre les alliés, Anglais, Français et Italiens n’ont pas permis aux contingents serbes et grecs de devancer leurs propres armées durant la dernière occupation de la Macédoine ; dès lors, si des méfaits avaient été consommés par les Bulgares, ce seraient les grands Alliés qui auraient dû les constater et les dénoncer les premiers. 2 A ce moment, le correspondant du Times n’avait pas encore pu visiter les anciens territoires serbes ; ce qu’il en dit résulte de ce qu’ont pu lui raconter les Serbes dont l’imagination, à leur plus grand dam, comme à celui des autres, est sans cesse prête à toutes les déviations, dénaturations et exagérations. 3 Le passage souligné l’a été par nous. Cette citation a été empruntée à la Serbie du 18 novembre 1918.