— 93 — Un grand nombre de femmes des villages bulgares de Berovo, Vinitza, Leska, furent violées. A Erdjéli et Bogoslo-vetz, les soldats serbes violèrent des fillettes de neuf ans. Le 2 juillet, les habitants de Badovich, avisés de l’arrivée de la cavalerie serbe aux abords de la ville, s’empressèrent de prendre la fuite. La plupart purent ainsi échapper au massacre. Néanmoins, quelques-uns de ceux-ci qui n’avaient pas su se hâter furent tués ou blessés. Les Serbes ayant mis le feu à la ville, les derniers survivants tentèrent de fuir, mais ils furent rejoints par la cavalerie et massacrés. La femme Petrof, qui se trouvait dans ce groupe avec son enfant, a été entraînée par un officier qui tenta de la violer. Comme elle lui opposait une vive résistance, il lui passa son sabre au travers du corps et assomma l’enfant. En se retirant sur la rive droite du Vardar, les troupes serbes incendièrent les villages bulgares de Tremniek, Pard-jévo, Bzovichta, Tchitchino, Gorno-Dissani, Dolno-Dissani, etc., etc. Une dépêche du commandant des forces bulgares, datée du 23 juillet, fit connaître que le jour même les troupes serbes avaient tiré, à l’aide de mitrailleuses, sur une ambulance de campagne *. » « Les Bulgares de Macédoine, délivrés du joug turc par les Bulgares, sont aujourd’hui placés sous le joug plus intolérable des Serbes et des Grecs. »2 « Les Bulgares attribués par le traité de Bucarest aux Grecs et aux Serbes se disent aujourd’hui plus malheureux qu’ils n’étaient sous le joug ottoman. »3 Témoignages tchèques Le Tchèque L. Niederlé, le savant professeur d’archéologie et d’ethnologie à l’Université de Prague, sans doute, après Schafarik, le meilleur connaisseur de l'histoire slave, écrit : 1 Louis Eyer, « Pro Bulgaria », pp. 81, 82. Vevey 1913. 2 Louis Avennier, « La Suisse », du 18 février 1915. 3 Maurice Muret, « Gazette de Lausanne », du 19 mai 1915.