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   » Les nouveaux affranchis entendirent ce discours patriotique, muets et les yeux baissés.
   » Le cri : « nous ne voulons pas jurer » retentit soudain au loin. Tout le bataillon, comme un seul homme, refusait de prêter serment.
    » Je crois qu’il est inutile de vous décrire la suite des événements. J’ajouterai cependant que deux détachements du onzième régiment, baïonnette au canon, ont cerné a leurs frères nouvellement libérés».
   » La nuit est tombée sur ces entrefaites. Si ces malheureux ont survécu à leur manifestation spontanée, c’est ce que personne ne saurait dire. »
Témoignages bulgares
Nouvelles de Serbie 1
   Nous recevons de l’intérieur de la Serbie la lettre suivante :
   « Les Macédoniens Bulgares se rendent à contre-cœur à la guerre; ils sont emmenés par force sur les positions. Bien qu’ils exposent leurs familles à des représailles terribles, ils préfèrent déserter que de s’enrôler dans l’armée serbe.
   Cette attitude s’explique aussi bien par les sentiments hostiles qui animent la population macédonienne envers ses oppresseurs que par les souffrances inouïes qu’ils auraient à subir s’ils venaient à être enrôlés comme soldats serbes.
   J’ai eu récemment l’occasion de m’entretenir avec un soldat blessé de nationalité bulgare, qui venait d’arriver du front de bataille. Il m’a rapporté que les vivres sont insuffisants et que les soldats passent souvent des journées entières sans recevoir leur portion. Malgré les grands froids qui sévissent, les soldats portent des vêtements d’été. Aussi la mortalité dans l'armée a-t-elle de beaucoup augmenté.
   Le service sanitaire de la Croix-Rouge, surtout ces derniers temps, fait complètement défaut. Au cours des combats de Koulitch, vingt des camarades du blessé qui venaient de
1 L’Echo de Bulgarie, n° 417, du 22 décembre 1914, v. s.