— 83 — l’Autriche des territoires serbes étendus et par là un littoral le long de l’Adriatique, elle devrait rendre à la Bulgarie la partie bulgare non contestée de la Macédoine, avec les villes de Bitolia et d’Okhrida. Je dis de « rendre » parce qu’en 1912, dans ce malheureux « chiffon de papier » — le traité’serbo-bulgare — la Serbie a reconnu ces contrées comme étant bulgares et a renoncé à toutes prétentions sur elles. Et si aujourd'hui elle se trouve en grand péril, c’est qu’elle n’a pu se résoudre à ce sacrifice, au lendemain duquel elle recevrait aussitôt le secours de la puissante armée bulgare. La Macédoine a joué le rôle principal dans la naissance de cette guerre mondiale. Elle continuera encore à menacer la paix durant une génération, si le régime définitif de la situation de la Péninsule des Balkans ne devait pas donner satisfaction à ses vœux nationaux. » Le Régne de la Terreur en Macédoine Des accusations très graves d’un journal anglais (Service particulier du Corriere délia Sera) Londres, 8 novembre 1913, minuit. Le Manchester Guardian publie aujourd’hui des accusations graves contre le gouvernement serbe pour le régime de la Terreur qu’il aurait instauré en Macédoine et qui est déclaré pire que la domination turque. Le vieux et autorisé organe libéral, reproduit le texte d’une loi de coercition très sévère qui est entrée en vigueur à Uskub et à Monastir. En vertu de cette loi sont punis de cinq ans de travaux forcés tous ceux qui ne dénoncent pas les rebelles ; est passible de dix ans de travaux forcés quiconque ose dire quelque chose contre les fonctionnaires publics. Un article de cette loi extraordinaire autorise les préfets à publier de leur propre initiative des ordonnances de police et d’édicter pour ceux qui les violeraient des peines allant jusqu’à trois années de travaux forcés. « La Serbie — continue ce journal — n’est pas un pays à » population cultivée; le8O°/0 des habitants sont illettrés; » or, maintenant qu’il lui faut pourvoir de gouverneurs et de