— 92 — recule même pas devant l'assassinat des insoumis de ce genre, après les avoir au préalable qualifiés de rebelle et d’assassins. » Témoignages suisses « Lorsque les troupes bulgares abandonnèrent les positions qu’elles occupaient au sud de Gidovichti, cent-treize soldats, blessés ou malades, restèrent en traitement au village de Pitchina. Bien que le lazaret fut placé sous la protection du pavillon de la Croix-Rouge, il fut attaqué par la cavalerie serbe. Une épouvantable terreur s’empara des blessés et des malades. Une quarantaine, parmi les moins gravement atteints, parvinrent à prendre la fuite, mais leurs malheureux compagnons furent impitoyablement massacrés. A Ouzem, les soldats serbes ont tué le notable bulgare Stoïmen IvanofT, après avoir exigé de lui quatre-vingt louis d’or destinés, disaient-ils, à payer sa rançon. A la reprise du village par les troupes bulgares, on trouva dans les tranchées serbes, pêle-mêle avec de nombreux cadavres de soldats, les corps de trois filles âgées de douze à quatorze ans, toutes trois victimes d’immondes souillures. La plupart des habitants de Kissilitza et de Drine, villages de l’arrondissement frontière d’Egri-Palanka, se réfugièrent sur territoire bulgare pour échapper aux exactions des soldats serbes. Partout où ils passaient, les Serbes exigeaient une rançon de vingt francs au moins par homme. A Zletovo, village de l’arrondissement de Kratovo, ils ont enlevé les membres de douze familles. La femme du prêtre Constantin fut violée par une horde d'officiers, ils massacrèrent ses deux garçons et sa fille, âgée de quinze ans, fut enlevée. La femme du prêtre Alexo, du village de Chlégovo, district de Kratovo, ainsi que celles des prêtres Stoitche et Ponzo, de Paolichanti, Nicolas, de Sopot, et des vicaires de Chopsko-Rozare et de Kratovo, furent emmenées par des soldats serbes.