— 132 — Dans le n° 30 du 17 août 1918 de la Serbie, sous le titre : « Les Bulgares tels qu’ils ne sont pas », nous lisons : « On peut dire la même chose de la Bulgarie, qui a poussé » à tel point sa propagande que, pour affaiblir l’effet des » témoignages bulgares, reposant sur les sources bulgares, )) les Bulgares sont arrivés à s’adresser maintenant aux » témoignages étrangers, inspirés par leur propagande ou » provenant de l’ignorance de la situation réelle en Bulgarie. » Un exemple amusant de cette psychologie extraordinaire1 » vient d’être fourni par le centre bulgare à Lausanne... » Nous faisons allusion au livre récent de M. Mikoff sur les » jugements étrangers sur la Bulgarie. Nos lecteurs connais-» sent l’œuvre magistrale2 de M. le Dr V. Kuhne : Les Bul-» gares peints par eux-mémes (Genève 1917). C’est un recueil » imposant d'extraits des journaux bulgares, une collection » très riche de documents authentiques sur la psychologie » générale et spéciale du peuple... Son livre est devenu une » sorte de bréviaire pour tout homme politique qui s’inté-» resse aux Balkans...3 Pourtant, après beaucoup de ré-» flexions, les Bulgares ont trouvé un moyen pour affaiblir » l’effet du livre de M. Kuhne. Un Bulgare, M. Mikoff, a eu » l’idée ingénieuse d'opposer aux témoignages bulgares les » témoignages étrangers. C’est ainsi qu’il a ramassé4 toute » une collection de déclarations faites auparavant par des 1 Vouloir s’appuyer sur les enseignements de ceux qui font autorité dans toutes les branches de la science qui se propose la recherche de la vérité, est, pour la mentalité serbe, une psychologie extraordinaire ! et avec raison, car les Serbes ne se préoccupent que de ce qu’ils peuvent avancer eux-mêmes et de ce que peuvent écrire sous leur dictée d’illustres inconnus. 5 Asinus asinum fricat. 3 Des journalistes bulgares — nous ne voulons pas dire des folliculaires — peut-être tout aussi illustres que M. V, Kuhne, écrivant sous l’empire des passions politiques, qui deviennent les guides — et quels guides? leurs écrits constituant un bréviaire, dit M. Kuhne — de tout homme politique pour les questions des Balkans... Cela, par exemple, c’est trop fort ! 11 n’y a que ceux qui sont trop infatués d’eux-mêmes, comme les Serbes et les Grecs, pour le croire et le prétendre. Les autres Balkaniques (Albanais, Bulgares) en sont franchement incapables. 4 Bamasser ! Où ça ? Pas en tout cas dans le bourbier de mensonges et de falsifications dans lequel se vautrent les Serbes et leurs amis !