CHAPITRE Vili Les atrocités serbes et les témoignages de la presse étrangère Après tout ce qui a été exposé dans les chapitres précédents, et qui constitue à lui seul le réquisitoire le plus accablant qu’on ait jamais dressé contre n’importe quel peuple, voici les témoignages non moins décisifs de la presse étrangère. La presse étrangère ! Mais n’est-elle pas intimidée, muselée à ne pouvoir que se taire ou tout au moins bridée à ne pouvoir dire que ce qui plaît à certains milieux ? Pas tout entière, la grande majorité de la presse anglo-américaine ne s’engagea jamais dans les voies de la presse continentale. Les journaux d’Angleterre et d’Amérique ont pu être induits en erreur, mais ils n’ont jamais répandu sciemment de contre-vérités. Lorsqu’il s'est agi de massacres en masse, d’incendies de villages, de pillages et d’autres excès consommés par les Gréco-Serbes en Macédoine et en Albanie, la presse continentale, à peu d’exceptions près, garda un silence aussi prudent que significatif. Il n’y eut que les publications anglaises et américaines pour élever la voix, exprimer leur indignation et flétrir les procédés inhumains des envahisseurs. Dans l’extrait de 1’ « Histoire de la guerre balkanique » de Chevalier, reproduit ci-dessus1, on lit: « Les Anglais ne pouvaient jamais s’accommoder des mensonges que les Serbes leur offraient de faire parvenir télégraphiquement à leurs rédactions. » C’est le plus grand hommage qu’on puisse rendre à la loyauté, passée en proverbe, des publicistes anglo-saxons. Et on peut le leur rendre aujourd’hui encore ; car, malgré l’effervescence des passions, la presse d’Amérique et d’Angleterre demeura dans la voie de la justice et de la vérité. 1 Cf. p. 74.